Source: Presse, Le samedi 22 janvier 2005

Épidémie au centre Drapeau-Deschambault

Manif d'appui aux collègues suspendus pour avoir refusé de se faire vacciner

NdNenki: Bravo pour le courage de ces infirmières d'affirmer leur droit.
Mais elles n'auraient pas dû être punies mais récompensées.
Bientôt ceux, xelles qui refuseront seront congédiées.

Raymond Gervais
La Presse

Une centaine d'employés syndiqués du centre Drapeau-Deschambault, un centre d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) situé à Sainte-Thérèse, ont bravé le froid intense hier midi pour manifester durant près d'une heure et demie devant l'établissement.

Ils voulaient dénoncer la suspension de trois des leurs qui ont refusé de recevoir le vaccin contre l'influenza ou de prendre une médication préventive.

Ce CHSLD est actuellement frappé par une épidémie de grippe qui s'est répandue dans certaines unités de soins.

Le premier novembre, la direction de l'établissement a émis une directive demandant aux travailleurs de se faire vacciner contre la grippe ou, à défaut, de prendre un médicament (Amantadine) durant 10 jours advenant une éclosion de la maladie.

L'Amantadine donne le même résultat que le vaccin. La direction du CHSLD a de plus précisé que, si un employé refusait de se faire vacciner ou de prendre l'Amantadine, il serait suspendu sans salaire durant la période d'éclosion, ce qui s'est produit dans trois cas.

Jean-Pierre Ouellet, porte-parole du syndicat, a expliqué hier que le syndicat était favorable au vaccin et qu'il encourageait ses membres à se faire vacciner.

Le syndicat déplore toutefois la façon dont l'employeur a agi avec les employés et dénonce également la manière dont la direction du CHSLD s'y est prise pour tenter de convaincre les travailleurs de recevoir le vaccin.

« Il y a encore beaucoup de mythe entourant la vaccination. Certains travailleurs craignent que le vaccin les rende malade. Nous croyons que l'employeur aurait dû faire une campagne de sensibilisation et d'information. Près de 70 % des employés ont accepté de se faire vacciner et la grande majorité des autres acceptent de prendre la médication. De plus, nous disons à l'employeur: » Au lieu de retourner des gens à la maison, accommodons-les en leur suggérant de porter des gants et un masque. En période d'éclosion, nous avons besoin de tout le personnel. On ne peut retourner à la maison des gens qui sont en bonne santé. On pourrait à la rigueur les changer d'unité «, a dit M. Ouellet.

Présentement, un travailleur a été renvoyé chez lui pour 10 jours et deux travailleuses pour quatre jours, et aucun des trois ne recevra son salaire pour cette période de suspension.

Le syndicat a déposé trois griefs à ce sujet. M. Ouellet a expliqué que le syndicat va tenter au cours des prochains mois d'obtenir un arbitrage accéléré.

Selon lui, la partie patronale n'a pas le droit d'exiger qu'un employé prenne des médicaments ou se fasse vacciner.