PARIS (AFP) - Grippe
aviaire: l'armée française mobilisée pour fabriquer des
antiviraux
L'armée française se prépare à fabriquer des comprimés
d'antiviraux pour lutter contre la grippe aviaire en cas de pandémie
et stocke déjà 14 millions de doses de médicaments et des masques
protecteurs.
Sur les 14 millions de doses d'Oseltamivir - livrés par le
laboratoire Roche - la moitié est stockée sous forme de gélules de
Tamiflu, le reste étant sous forme de poudre, a indiqué jeudi
Jean-François Bureau, porte-parole du ministère de la Défense.
"Une chaîne de fabrication, qui sera opérationnelle courant mars,
permettra au service de santé des armées (SSA) de fabriquer, sur
demande du ministère de la santé, des comprimés à partir de cette
poudre", a expliqué le Dr Anne Robert, chef du service de
communication du SSA.
Ce dispositif de fabrication est "un processus original", ce qui
explique qu'il faudra quatre mois pour fabriquer les premiers
comprimés, en complément des gélules de Tamiflu existantes, a-t-elle
ajouté.
Il a été mis en place sur demande du délégué interministériel à
la lutte contre la grippe aviaire Didier Houssin, en cas de pandémie
(transmission entre humains), a expliqué Jean-François Bureau lors
de son point de presse hebdomadaire.
En outre, l'armée française participe au stockage des masques, de
type FFP2, prévus pour l'équipement des équipes qui auraient à
intervenir.
Il existe deux types de masques. Les masques dits chirurgicaux
qui limitent la diffusion des virus portés par les personnes
malades, et les masques de protection FFP2 qui filtrent l’air dans
le but de limiter les risque de contamination.
Les uns sont recommandés aux personnes malades et seront
disponibles en pharmacie. Les autres sont destinés aux personnes qui
sont exposés de façon rapprochée et prolongée au contact des
malades, en particulier les personnels soignants.
Outre cet ensemble de mesures, dit de "contribution directe par
précaution", l'ensemble des entités de la Défense sont mobilisables
si le plan gouvernemental "pandémie grippale" est activé, a précisé
M. Bureau.
Ce plan vise à organiser les services de l'Etat au cas où le
virus H5N1 venait à toucher la population. Mis sur pied en octobre
2004 et régulièrement actualisé, ce plan part de l'hypothèse d'une
adaptation du virus aviaire à l'homme.
Les armées, la gendarmerie et les différents services de la
défense se mettraient alors au service des autorités civiles à tous
niveaux: problèmes de transmission, de commandement opérationnel, de
soutien-santé, de capacité d'intervention..., a fait valoir M.
Bureau. |